samedi 28 novembre 2009

I. Kings of convenience

En honneur à Cécile, si elle me lit, le plus grand groupe norvégien de musique folk indé de ces dernières années : KINGS OF CONVENIENCE.



Au début des années 2000, Erlend Øye et Eirik Glambek Bøe sortent successivement deux albums d'anthologie qui marquent d'une empreinte folk le paysage musical européen. Des chansons aussi fortes que Cayman Island vous traînent dans la tête un bon bout de temps, vous hantent et vous font revenir au disque comme un aimant.



Vous l'écoutez sans cesse et sans cesse, les voix suaves de ce duo vous habitent et vous vous prenez à fermer les yeux, à vous laisser porter par les douces mélopées à la guitare. Taxés par certains de Simon & Garfunkel norvégiens, ils s'en moquent et n'hésitent pas à mener d'autre projets. Erlend Øye notamment, qui part habiter à Berlin et développe des projets plus électroniques, tels que The Whitest Boy Alive.

Le duo aurait également quelques difficultés pour s'entendre et collaborer sainement. Mais, bon, quand on voit ça, on se dit que ça allait avant !



La rumeur d'un retour de Kings of Convenience courrait dans les rues inondées de Bergen, et dans les cafés où l'un ou l'autre pouvait faire une apparition de temps à autre, tel Erlend Øye à Café Opéra. Et en 2007-2008, on a appris qu'un nouvel album était en préparation, puis en 2009, quelques chansons filtrèrent ça et là...

Un nouvel album, Declaration of Dependence est paru courant 2009, et l'on retrouve la douceur des voix, les guitares lancinantes, et les petits contrepoints folk qui nous ravissent toujours autant.
Leur chanson titre, pour la télévision française :



Découvrez Kings of convenience en live avec "Mrs Cold" sur Culturebox !

Et puis, au lieu de vous proposer leurs clips officiels, voici une session acoustique à Paris :



Encore beaucoup de choses à dire sur eux, mais le temps passe et je voudrais vous en laisser pour les écouter, les découvrir, les adopter...

Vi sees snart for mer norsk musikk...

mercredi 25 novembre 2009

Introduction à la musique norvégienne...

Pour découvrir un pays, une culture, la musique est toujours un bon moyen pour comprendre ce qui reste en deçà des mots, derrière les apparences. Alors, tentons d'y voir un peu plus clair dans ce que peut être la musique en Norvège.


Gorgoroth, à Garage


Evidemment, je serais bien incapable de parler de la scène de rock métal, qui fait la gloire de Bergen et la Norvège dans le monde entier, notamment grâce à des festivals comme Hole in the sky, ou des lieux tels que Garage, Inside ou Hulen. Bergen étant considérée comme une capitale mondiale du métal et du black métal, je vous laisse consulter la littérature abondante sur le sujet !

Ce qui m'intéresse ici même est la musique pop-folk norvégienne, celle dont on entend rarement parler, mais qui fait des irruptions incroyables sur la scène européenne avec des groupes comme Kings of Convenience ou bien pour la Suède, I'm from Barcelona.


Bod Dylan, demi dieu norvégien

Tout d'abord, commençons par le commencement. Il faut savoir qu'en Norvège, Bob Dylan a le statut de demi-dieu est qu'il est présent dans toutes les discographies des norvégiens, qu'ils aient 50 ou 20 ans. A partir de là, on comprend la fascination pour la musique folk.

Mais remontons un peu plus en arrière. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle (et oui, je fais de l'histoire, donc on en bouffe, forcément), la Norvège est bien embêtée. En 1814, elle avait espéré, dans le marasme des guerres napoléoniennes et européennes glaner son indépendance vis à vis du Danemark. Bien mal lui en a pris d'espérer.

Jean Baptiste Jules Bernadotte

Elle s'est retrouvé avec Jean Baptiste Jules Bernadotte (1763-1844), un général napoléonien renégat à la tête du tout nouveau royaume de Suède-Norvège ! Et oui, du sang français coule dans les veines de la famille royale suédoise et norvégienne (tous consanguins !). Bref, passons, j'y reviendrai.

Vous me direz : aucun rapport avec la musique ! Et bien si ! Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la Norvège, excédée que toutes les décisions soient centralisées à Stockholm (en Suède), songe à sa liberté. Pour légitimer leur quête d'indépendance, quelques norvégiens amoureux de la voie du nord vont rechercher les fondements de l'identité norvégienne. Ce qui est constitutif de l'identité norvégienne, le patrimoine culturel du pays fait débat, je ne vais pas m'étendre dessus. Toujours est il que la musique folklorique traditionnelle est remis au centre des préoccupations musicales de la part de l'élite intellectuelle.

Silje, une amie, et le groupe de musiciens folkloristes avec qui elle se produit pour les touristes

Le folklore norvégien n'a pas cessé depuis d'être vivace et vivant, renforcé par l'acquisition de l'indépendance en 1905. Il est défendu par beaucoup, et a été retranscrit dans la musique savante par Ole Bull et surtout Edvard Grieg.

Edvard Grieg (1843-1907)

Aujourd'hui, qu'est le folk en Norvège ? Une source d'inspiration massive pour tous les musiciens. Lesquels ? Suite au prochain épisode...